Dans le domaine de l’économie et des finances publiques, la statistique suisse fournit des indications statistiques sur la structure et la conjoncture de l’économie nationale. Ces données comprennent des grandeurs, tels le produit intérieur brut (PIB), l’emploi et l’évolution des prix, qui sont indispensables pour évaluer les performances économiques d’un pays et leur dynamique. Ces statistiques ne mesurent pas seulement la situation économique dans son ensemble, mais fournissent également des informations sur la structure économique et les différents domaines partiels qui contribuent au résultat global de l’économie suisse (production et emploi par branches d’activité, demande suisse et étrangère, prix de biens suisses et importés, création de valeur, etc.). Elles comprennent aussi des informations (le climat de consommation, p. ex.) qui aident à discerner l’évolution conjoncturelle de manière précoce.
Ces données statistiques permettent de procéder à diverses analyses, qui ne portent pas uniquement sur l’ensemble du secteur économique, mais aussi sur ses différentes branches d’activité, par exemple sur le rôle économique du tourisme. Elles servent également à analyser la croissance et la productivité, la Confédération utilisant les résultats de ces analyses pour élaborer ses prévisions économiques. La plupart des informations disponibles sont comparables avec celles d’autres pays et permettent de tirer des conclusions sur la compétitivité internationale de la Suisse. Elles mettent par ailleurs en évidence des évolutions majeures, comme celles de la structure économique, des conditions générales du marché ou de la mondialisation, de même que l’intégration des entreprises multinationales au sein de l’économie suisse ainsi que leur importance et leur rôle dans le paysage économique.
Cet ensemble d’informations précises et fiables forme l’une des bases requises pour remplir la mission définie par la Constitution. Ces données aident par ailleurs à planifier et à piloter des projets ainsi qu’à prendre des décisions dans des domaines centraux, comme la politique économique et financière, la politique de l’égalité, la politique agricole, le tourisme ainsi que l’économie et la recherche.
Défis et potentiels de développement
Ces dernières années, des facteurs importants, telles la numérisation et la mondialisation, ont parfois entraîné de profonds changements. Ceux-ci placent la production de statistiques face à un défi de taille, celui de déterminer comment mesurer la performance et le développement économiques avec précision. De nombreuses initiatives – émanant d’organisations internationales, dont notamment Eurostat, l’OCDE, l’ONU et le FMI – ont déjà été lancées dans ce sens, et d’autres leur succèderont pour prendre en compte l’évolution en cours. Ces initiatives visent à comprendre et à mesurer les phénomènes observés. L’OFS suit ces travaux et y contribue afin d’élaborer des solutions adaptées à la situation suisse.
Durant les années à venir, certaines statistiques devront de plus subir des adaptations majeures. Il conviendra notamment de revoir la Nomenclature des activités économiques (NOGA) et la délimitation statistique d’une entreprise nationale appartenant à une société multinationale. Il importe aussi de préparer l’intégration éventuelle du nouveau règlement de l’UE relatif aux statistiques européennes d’entreprises (FRIBS) dans l’accord sur la coopération dans le domaine statistique que la Suisse a conclu avec l’Union européenne et d’appliquer ses dispositions. Ces adaptations sont indispensables si nous voulons continuer à fournir des données statistiques comparables au niveau international.
Ces changements n’auront pas seulement un impact sur le contenu des statistiques, mais tout autant sur la conception de leur production. Ils vont de la modernisation des méthodes d’enquête actuelles à l’exploitation de nouvelles sources de données en passant par l’étude de nouvelles méthodes et de nouveaux modèles. L’introduction de ces changements doit aller de pair avec l’acquisition des nouvelles compétences requises dans ces différents domaines. L’objectif est de décharger les personnes et les entités interrogées tout en élargissant l’offre d’informations statistiques mises à disposition afin de pouvoir répondre à de nouvelles questions.
Les données macroéconomiques font l’objet d’analyses afin de mieux refléter les phénomènes liés à la globalisation et à la numérisation de l’économie. Au niveau microéconomique, une attention particulière est accordée au rôle des entreprises multinationales et à l’intégration des entreprises suisses dans les chaînes globalisées de valeur. En outre, les comptes nationaux sont régulièrement révisés afin d’assurer la comparabilité internationale des résultats de la Suisse. Ces travaux sont réalisés en étroite collaboration avec les institutions partenaires en Suisse et à l’étranger (BNS, SECO, AFF, Eurostat, etc.).
Le recours aux données scannées sera étendu à d’autres grandes sociétés du commerce de détail. Par ailleurs, les données sur les loyers seront désormais recueillies auprès des gérances immobilières tandis que le moissonnage du Web servira à collecter des données de l’administration des douanes et d’autres informations disponibles sur l’internet. Le potentiel que recèlent l’harmonisation des systèmes comptables cantonaux et communaux et la numérisation des données sera en outre pleinement exploité, par exemple grâce à l’introduction du plan comptable MCH2 dans la statistique financière communale. La transmission des données par voie électronique via l’association Swissdec sera étendue à d’autres statistiques.
La mesure de l’évolution des prix à la production sera étendue à des secteurs importants en termes de valeur ajoutée tels que le commerce, la finance, les assurances et la santé. Dans le même temps, les relevés incluront les chiffres d’affaires d’autres branches du secteur des services, à condition que les ressources nécessaires soient disponibles. Nous coordonnerons ces travaux avec nos partenaires nationaux des statistiques conjoncturelles.
Le recensement des entreprises agricoles aura lieu en 2020 et en 2023 afin de réunir des informations qui ne figurent pas dans les données administratives. Ces informations complèteront l’offre statistique dans des domaines tels que l’irrigation ou la diversification dans les exploitations agricoles (tourisme, p. ex.). La dimension environnementale des comptes du secteur primaire sera par ailleurs développée, notamment grâce à des liens avec les comptes de l’environnement.